9,1x3 in ~ Sculpture, Acrylique, Os
- La deuxième création intitulée Immortalité traite aborde la notion de la mort, de l’identité en proposant de réfléchir au symbolisme de la matière et encore à celui de la couleur. Le noir reste dans la lignée de l’œuvre précédente. La pierre symbolise la durée l'éternité, elle est aussi la mémoire de l'humanité. Contrairement à la fragilité de l’os, elle résiste plus longuement à l’usure du temps mais pour moi, ces 2 matières ne s’opposent pas de manière flagrante puisque l’os est lui aussi capable de défier le temps et d’avoir une forme d’éternité. La pierre est ici porteuse d’espoir puisqu’elle véhicule l’idée d’immortalité.
En revanche, on peut s’identifier à l’os mais l’identification avec la pierre reste impossible, hormis le message d’immortalité qu’elle véhicule, elle ne nous concerne pas. Au niveau philosophique, on peut se demander : qu’est-ce que le moi et la mortalité?
Le crâne est exploité à l’envers pour insister sur le fait que la mort, comme la vie, ne sont que le double visage du monde (comme la guerre et la paix du reste). Les bois sont dirigés vers le haut à la manière d'une prière dirigée vers le ciel mais qui prie-t-on et vers quoi aspire-t-on de nos jours ? Les diamants strass qui nous regardent et que nous observons, nous renvoient à la vanité des biens terrestres et à notre propre vanité. La représentation du monde et de l’être en vanité marque la caducité de notre raisonnement : l’être se trouve face à une aporie. La question fondamentale à se poser face à cette création est la suivante : comment se penser face au monde qui se délite ? Comment exister alors que tout disparait ? On peut s'affliger. Rien ne tient, tout fuit. J’aime à citer Montaigne pour rendre compte de ce constat : "pourquoi prenons-nous titre d'être de cet instant qui n'est qu'un éclair dans le cours infini d'une nuit éternelle, et une interruption si brève de notre perpétuelle et naturelle condition, la mort occupant tout le devant et tout le derrière de ce moment, et une bonne partie encore de ce moment ?
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